LA VIERGE MARIE T\'AIME

LA PRIÈRE de l’ « AVE COR », chemin de sainteté

LA PRIÈRE de l’ « AVE COR »[1]

Un Chemin de prière

IIIème Rencontre de la famille Eudiste-Euphrasienne

 Obra Buen Pastor Los Chorros, Caracas, 03-12-2005)

P. Martin Solano, CJM

 

1.- Pourquoi ce sujet ?

a. D'abord parce que, à la Maison de Formation La Mission, nous avons pris la décision de diffuser cette prière si importante pour la grande famille eudiste

b. Parce que c’est une prière qui exprime et résume toute notre spiritualité

c. Parce que nous devons la faire connaître en commençant par notre propre famille.

 

2.- La Dévotion au Cœur de Jésus et Marie (Usage)

Il y a encore peu de temps, l'Église se nourrissait de cette dévotion, au moyen de tableaux, revues, messes, expressions, etc. C'était une grande fête et plusieurs familles ont encore chez elles, aujourd'hui, le tableau du Sacré-Cœur de Jésus et Marie, mais cet attachement a disparu de notre réalité. Il appartient au passé.

 

Qu'est-ce qui s'est passé ? Quand le changement s'est-il produit ?

Tout a changé avec l'évolution de notre temps. Les vieux schémas des dévotions et de la foi ont perdu de l'intérêt, les gens ont commencé à vivre davantage dans la rationalité, l’immédiateté, de ce qui est tangible, et tout ce qui ne va pas dans ce sens, a perdu de l'importance. Les jeunes d'aujourd'hui (beaucoup d’adultes aussi) se sont imprégnés de cette culture, et on rencontre donc plusieurs objections à la vie de foi, spécialement à la dévotion au Sacré Cœur.

 

On peut dire que la sensibilité des hommes et femmes d'aujourd'hui a beaucoup changé et la foi se vit par d'autres moyens qu'il faudra analyser. Par exemple la croissance de la dévotion à la Rose Mystique et à la Divine Miséricorde. Pourquoi ces dévotions sont signifiantes aujourd'hui et celle du Cœur elle ne semble rien dire ?

Serait-ce qu’une telle dévotion ne dise rien et qu'elle ne réponde pas aux attentes d'aujourd'hui ? Il serait contradictoire qu'un monde qui cherche Dieu[2] et qui a soif d’expériences de Dieu, n'y trouve pas un sens. Il semblerait qu'elle ne donne pas de réponses aux nouveaux défis de l'homme et de la femme, de la société dans laquelle nous sommes immergés, qui veut tout contrôler. En plus, selon certains, pour être bons chrétiens nous n'avons pas besoin d'une dévotion très particulière comme celle-là.

 

On lui a fait plusieurs critiques: sentimentaliste, individualiste, introvertie, déphasée, intéressée, qu'elle reste une activité pieuse qui n'engage pas la personne, etc.

 

Clarifions certains points :

Si nous la regardons sous l’angle que nous venons de signaler, c’est vrai, elle est déjà périmée, elle ne peut rien dire à un monde qui a si fortement changé. Il faut donc que nous reposions la question : qu'allons-nous faire de cet héritage que Jean Eudes et Marie-Euphrasie nous ont laissé ?

 

D'abord, je crois qu'il faut faire la différence entre « dévotions » et « spiritualité ». Pour la grande famille eudiste, le trésor du Sacré-Cœur de Jésus n'est pas qu’une dévotion ou un culte, elle est NOTRE SPIRITUALITÉ, c'est ce qui nous nourrit. C'est plus profond qu'une prière, ou une neuvaine à faire... C'est la façon dont Dieu nous introduit, par Saint Jean Eudes et Marie-Euphrasie, dans le mystère de son amour, à l'expérience du salut, comprise comme l'amour que Dieu a vécu, en se faisant homme et en mourant pour nous, pour nous donner la vie et la vie en abondance. Dieu nous a aimé de tout son cœur et c'est ce que nous vivons dans cette spiritualité. Je dis donc qu'elle est plus profonde qu'un « culte » ou une « dévotion ». Jésus est un Foyer d'amour qui laisse voir l'amour que le Père avec Jésus et le Saint Esprit ont voulu nous démontrer, en nous laissant ce héritage spirituel, fondement de notre spiritualité: LE CŒUR DE JÉSUS ET MARIE.

 

Eh bien, cela ne signifie pas qu'une pratique dévotionnelle ne soit pas à faire, ou qu'elle n'ait pas un sens, par contre, elle n’a de valeur que comprise de l’intérieur. C’est ce qu’exprime la spiritualité et c’est ce que Jean Eudes a voulu faire par les célébrations du cœur de Jésus et de Marie, et plus proprement par la prière que je vous invite à méditer aujourd'hui. L'AVE COR comme nous le connaissons dans  la grande famille eudiste.

 

Pour retomber en amour, il nous faut donc commencer par connaître ce que Jean Eudes a voulu transmettre à travers de simples idées qui ont marqué sa vie et avec lesquelles il nous invite aujourd'hui à marquer la nôtre.

 

Il est probable que cette prière ait été élaborée vers 1643[3], selon quelques lettres datées de cette année, où il recommande de faire cette prière[4] .Mais, c’est seulement en 1645, le 7 août, qu’elle a été approuvée par deux théologiens (Mathieu de la Dangie et Bernard Chancerel)

 

3.-Analysons le texte

 

Cette prière fut une des plus diffusées par Jean Eudes et pour la grande famille. De fait, dans toutes les Oeuvres Complètes de Saint Jean Eudes on la trouve mentionnée en divers endroits : Les Tomes II, III, VI, VIII, XI.[5] Soit dans ses livres, soit dans ses lettres, il a diffusé cette prière qui était très importante pour lui. Elle a été composée en Latin et en français.

 

            Il semble donc, que tout l’héritage spirituel eudiste était condensé là.

Voyons un peu, sa composition

 

Elle est en deux parties

            *Les Salutations ou invocations : Ave Cor… (12+1)

            *Les Actes de pièté ou Prières : Nous Te louons…(12)

 

A)    SALUTATIONS OU INVOCATIONS

 

            Elles prennent leur source dans les révélations de Sainte Mechtilde de Hackeborn écrites par Sainte Gertrude la Grande, lesquelles ont vécues au XIII siècle dans le monastère de Helfta[6]. (Parfois on confond les idées de l’une et de l’autre)

            Selon Sainte Gertrude, c’est Jésus même qui a appris à Sainte Mechtilde cette belle et sainte instruction d’une grande profondeur avec laquelle on pouvait honorer sa Mère (expérience de l’Avent pour saluer la glorieuse Vierge Marie)[7]. Huit[8] expressions en ressortent :

            * Cinq sont reprises textuellement : très pur, très humble, très dévoué, très patient, et très fidèle[9]

            * Trois ont été transformées par Saint Jean Eudes : très fervent dans l’amour pour TRÈS AIMANT, très assidu dans la prière pour TRES VIGILANT, très conservateur pour garder avec diligence tout ce qu’on a appris de l’enfance, la jeunesse du Christ pour TRÈS SAGE.

            * Quatre ont été mises par Saint Jean Eudes : Très Saint, très Doux, Très Obéissant et Très Bienheureux.[10]

 

Pourquoi douze (12)?

 

-Il s’agit d’un total de 12 invocations, qui évoquaient pour lui les douze étoiles qui ornent la couronne de la femme de l’Apocalypse (Ap. 12, 1)

-Le 12 est un chiffre universel (de totalité) qui représente tous les mystères de la vie de Marie, et les qualités, vertus, privilèges et grandeur desquels Dieu l’a ornée.

 

En 1653, quand la sentence proférée trois ans avant, le 29 novembre 1650, a été abrogée, et la chapelle de Caen rouverte, Jean Eudes rend grâces au Cœur de Marie, ajoutant une nouvelle phrase à ses vocables : Nous Te saluons Cœur Miséricordieux, pour donner ainsi 13 invocations.[11].

 

Remarquons que Sainte Mechtilde, et au début Saint Jean Eudes, adressait cette prière au cœur de la Vierge Marie (mais, si nous la lisons sans rien savoir, elle semblerait plutôt adressée au cœur de Jésus). Ce qui est vrai, c’est que dès le premier moment la piété eudiste l’adressée au cœur de Marie, elle est passée ensuite à une signification plus profonde[12].

 

Pourquoi le changement ?

Très vite, Jean Eudes découvre en Jésus et Marie un mystère d’unité. Il y a un seul amour qu’il a appelé « Cœur de Jésus et Marie » (remarquez que la prière est toute au singulier, elle ne dit pas : cœurs, mais cœur).

 

Voyons ce que Jean Eudes lui-même dit sur ce sujet :

“Elle (la prière) s’adresse conjointement au très saint Cœur de Jésus et de Marie. Car, encore que le Cœur du Fils soit différent de celui de la Mère et qu’il le surpasse infiniment en excellence et en sainteté, Dieu a uni si étroitement ces deux cœurs qu’on peut dire avec vérité qu’ils ne sont qu’un Cœur, parce qu’ils ont toujours été animés d’un même esprit et rempli des mêmes sentiments et affections. Jésus est tellement vivant et régnant en Marie, que véritablement il est l’âme de son âme, l’esprit et le cœur de son cœur. Si bien qu’à proprement parler, le Cœur de Marie c’est Jésus ; et ainsi saluer et adorer le Cœur de Marie, c’est saluer et adorer Jésus en tant qu’il est l’esprit, l’âme, la vie et le cœur de sa très sainte Mère.[13]

 

Comme on peut déjà le percevoir, Jean Eudes unit le Cœur de Jésus et Marie, union qu’il exprimera par la suite avec la célébration liturgique du Cœur de Marie en 1648 puis avec celle du Cœur de Jésus en 1672.

 

B) ACTES DE PIÉTÉ OU PRIÈRES

 

Un deuxième aspect de la prière sont les actes de piété ou les prières. Après un premier temps de prière, disons contemplative et de louange forte, suit un exercice de prière dans lequel nous sommes plus actifs. Il s’agit des actes typiques de l’école française où notre dynamisme se manifeste à travers la louange, la glorification, etc.

 

Comme le Père Boulay le signale: « A la suite de cette joyeuse et féconde contemplation des excellences et des amabilités du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie, la volonté ne peut demeurer inactive; elle s'attache au divin objet qui l'enchante et l'attire, elle ressent pour lui les affections les plus vives, elle produit des actes; et ces actes, qui du cœur montent aux lèvres en paroles de feu, constituent la seconde partie de cette belle salutation ».[14].

 

Voyons:          Nous t’adorons

                        Nous te glorifions     

 

Dans cette deuxième partie, le verbe ADORER a donné lieu à maintes discussions, car pour certains c’était une idolâtrie d’adorer Marie, y compris son cœur. Les oppositions à cette phrase ont été si fortes que Jean Eudes lui-même l’a changé en 1650 pour : Nous te bénissons, mais aussitôt, lui-même reprend le verbe ADORER, dans les éditions suivantes.[15]

 

Le même Jean Eudes dit :

 “Lorsque dans cette Salutation qui s’adresse au Cœur adorable du Sauveur et au Cœur vénérable de sa Mère, vous trouverez ces paroles : ‘Adoramus te’, ‘nous t’adorons’, vous n’en serez pas surpris. Car vous savez trop bien qu’il y a trois sortes d’adoration : l’adoration de latrie, c’est-à-dire un honneur souverain qui n’est dû qu’à Dieu seul; l’adoration d’hyperdulie, c’est-à-dire une vénération singulière qui appartient à la Mère de Dieu, et qui voit au-dessous d’elle tout ce qui n’est point Dieu[16]

 

Le problème subsistait encore après sa mort et le deuxième supérieur général Le P. Blöuet de Camilly, en 1688,  la changea pour : NOUS HONORONS, mais en 1742 l’Assemblée Générale rétablit le texte original.

 

4.- CHEMIN DE PRIÈRE

 

            L’Ave Cor, comme le dit le Père Jaramillo, est une école de prière. Jean Eudes a élaboré cette salutation en suivant le plan de son maître Bérulle.

 

C’est d’abord la CONTEMPLATION. Regardant Jésus et Marie, il découvre dans leur Cœur 13 perfections et propose de les méditer. Dans le chapitre XII du Cœur Admirable de la très Sainte Mère de Dieu, Jean Eudes retrace la manière de méditer sur chaque qualité ou vertu énoncée dans les invocations de cette salutation. D’abord dans le cœur de Jésus, puis dans le cœur de Marie, et ensuite en nous-mêmes.

 

Le Père Denis Boulay, pour sa part, nous donne une idée de ce qui signifie cette contemplation :

« Cette prière, aussi légitime que pieuse, place tout d'abord l’âme chrétienne en présence des Sacrés-Cœurs, et propose à sa contemplation leurs principaux attributs. Devant la beauté du spectacle, l'âme émerveillée ne peut traduire les sentiments variés qui se pressent en elle... Et les salutations se succèdent, merveilleusement choisies pour redire les beautés et les bontés de ces Cœurs, merveilleusement adaptées aussi à nos besoins et à notre sanctification. C'est comme un résumé de la vie chrétienne et de la vie sacerdotale, comme un tableau des vertus dont le Vénérable recommande spécialement la pratique à ses fils et à ses filles »[17]

 

Qu’est-ce qu’on cherche ?

Jean Eudes dit : « Il est nécessaire d’appliquer votre esprit et votre cœur à considérer attentivement, à méditer profondément et à étudier soigneusement les perfections et les vertus de ce même cœur : afin de vous exciter par ce moyen à en imprimer une vive ressemblance dans notre cœur par une fidèle imitation.”[18]

 

La contemplation nous fait donc demander à Jésus d’imprimer en nous ces mêmes qualités de son cœur. Il ne faut pas sauter trop vite ce premier moment que nous laisse la prière. S’il est vrai que ce n’est pas le tout de la prière, il est bon de passer du temps à méditer et contempler sur ces salutations si chères au fondateur. Lui même nous invite à en méditer une jour après jour. Consacrer un jour à chaque salutation ce n’est pas superflu pour se plonger dans la merveilleuse source qui jaillit de ce grand cœur.

 

Après la contemplation de ces grandes vertus du cœur de Jésus et Marie viennent les EXPRESSIONS DE LA PIETIÉ ou de la vertu de religion. Ces attitudes sont infiniment importantes, puisque après avoir découvert la grandeur du cœur, notre volonté ne peut rester immobile, elle est poussée à adorer, louer, glorifier et remercier un cœur si éminent.

 

Cette deuxième partie exprime d’une façon très simple, mais énergique et pieuse, les actes qu’il convient de rendre aux Sacrés-Cœurs.[19]

 

Ces expressions de piété sont de douces et ardentes effusions d’une âme qui fond devant les merveilles qui s’offrent à son regard.[20] À côte de la contemplation initiale, ces actes de piété font de cette salutation la formule la plus courte, complète et méthodique, l’exemple le plus clair que le Père Eudes nous a laissé de son genre de prière et de ses conseils à ses disciples.

 

Il s’agit de la vieille (mais toujours actuelle) idée de nous CONFIGURER au Christ et à Marie dans son divin cœur.

 

Dans ces expressions de piété, suivant le plan bérullien, aux actes de louange et adoration succèdent les ACTES D’AMOUR. Pour cela, Jean Eudes s’appuie sur le texte biblique (Dt 6, 4)  Nous t’aimons de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces 

 

Cette idée prend une importance spéciale pour Jean Eudes, car aimer avec TOUT le cœur signifie que l’amour doit être avec le Cœur de Jésus, de la Vierge, des anges et des saints qui sont un seul cœur dans le cœur de Jésus et Marie. Il l’explique aussi quand il explique la formulation du rosaire du saint amour de Jésus. C’est la même chose pour les autres phrases.

 

Faisant suite aux actes d’amour vient LE DÉVOUEMENT. Pour Jean Eudes c’est très important, puisque contempler et aimer le Cœur ne sert à rien si notre cœur ne participe de ce même amour. Donc, le pas suivant et nécessaire, c’est de donner notre cœur, c'est-à-dire, nous offrir au Cœur pour qu’il soit notre cœur.

 

Cette deuxième partie se termine par les DEMANDES : C’est seulement par l’adhésion de  notre cœur au Cœur de Jésus et Marie que le nôtre peut être transformé. Nous leur donnons donc, pour qu’Ils le possèdent entièrement, et que de cette manière notre cœur soit purifié, éclairé et sanctifié.

 

Voilà le chemin qui mène, à mon avis, à l’originalité de Jean Eudes. Nous sommes partis du Sacré-Cœur de Jésus et Marie et nous arrivons au nôtre, pour qu’il soit saint, comme le leur. Si la phrase commence en saluant et contemplant le Cœur Saint de Jésus et Marie, la prière finit par demander que le nôtre soit aussi sanctifié et participe donc cette même sainteté.

 

Au premier abord cela semble très simple, mais si nous nous plaçons dans le contexte historique dans lequel un petit nombre de chrétiens croyaient possible la sainteté de tous les chrétiens, dans la vie quotidienne, alors, cette idée de Jean Eudes prend une grande importance. Ce qu’il nous dit, c’est que le Cœur de Jésus et Marie peut tous nous rendre saints, et ceci est très précieux pour un peuple anxieux de découvrir Dieu. Dans le Livre « Vie et Royaume de Jésus », Jean Eudes dit à tout chrétien de n’importe quelle condition : être chrétien et être saint, c’est la même chose, et avec cette prière, il redit encore une fois de plus, son idée.

La prière se termine par la phrase : “En lui, VIS ET RÈGNE. Cette phrase a beaucoup de sens pour nous, qui connaissons un peu la doctrine de Jean Eudes. En effet dans son livre principal « VIE ET ROYAUME » il va exprimer plus clairement : « que Jésus et Marie VIVENT ET REGNENT en nous. Ceci n’est possible que si nous faisons un chemin de prière et de rencontre personnelle avec son Cœur. Voilà l’essence, la grâce que la prière AVE COR nous permet de découvrir et de vivre.[21]

 

5.- Quand peut-on la prier?

 

            Jean Eudes propose cette prière en plusieurs de ses écrits.

1-      Dans le Manuel pour une Communauté ecclésiastique, il demande de la prier deux fois chaque jour : matin et soir.

2-      Dans le livre : La Dévotion au Très Saint Cœur de Marie il recommande de la prier après avoir communié.

3-      Dans Les Exercices de pitié il demande la prier avec les mourants, en les préparant à bien mourir.

4-      Même dans les prières qui peuvent se faire en famille, il invite à la prier au moins une fois chaque jour.

 

6.- Témoignages de son efficacité

 

Jean Eudes lui-même qui avait fait cette prière pour une religieuse malade de la vue, en lui posant sur les yeux le petit livre où elle était imprimée. Quand on a retiré le livre, la religieuse n’avait déjà plus mal, a ouvert les yeux et elle voyait parfaitement.

 

De même, Jean Eudes fait la promesse que celui qui priera avec dévotion l’Ave Cor sentira des désirs de se purifier de plus en plus de tout péché, afin de recevoir les dons, les grâces et les bénédictions divines.

 

À l’occasion de la réédition, Jean Eudes lui-même demande à Jésus et Marie, de prendre possession de celui qui se sert de cette prière et de le remplir d’un très ardent désir de se purifier de tout péché, afin de recevoir les dons, les grâces et les bénédictions divines qu’ils voudront lui communiquer.

 

De la même façon, par Marie des Vallées : Notre Seigneur a dit à cette pieuse femme que cette prière lui était très agréable, qu’il l’avait inspirée et qu’il châtierait quiconque s’y opposerait. De plus, la Vierge lui aurait dit qu’elle enverrait des étincelles du feu sacré qui brûle son cœur afin de réchauffer les tièdes, enflammer les fervents et consommer ceux qui sont dévorés dans les flammes de son amour.

 

Le Père Joaquín María Alonso, cmf, grand studieux du Cœur de Marie, affirme que cette prière est l’expression la plus concise et exacte qui contient la spiritualité de Saint Jean Eudes.

 

            Comme nous pouvons le voir dans cette analyse de l’Ave Cor, c’est une prière très importante et nous sommes invités à la vivre jour après jour. Maintenant, c’est à nous d’en faire notre prière habituelle pour pouvoir découvrir le mystère de l’amour exprimé par son Cœur, avec la grâce du Seigneur et l’intercession de Jean Eudes et de Marie-Euphrasie. C’est donc un chemin de prière, une école qui s’ouvre à nous pour que nous vivions de ce cœur.



[1] Ce simple essai est tiré d’un article du Père Diego Jaramillo, CJM, apparu dans la Revue Familia Eudista N° 5 de Colombie, et dans d’autres textes comme les oeuvres du Père Boulay, Le Vénérable Jean Eudes, Tome II, le Père Lebrun, La dévotion au Cœur de Marie et du Père Ange Le Doré. Les Sacrés Cœurs et le Vénérable Jean Eudes, entre autres.

[2] Si nous regardons dans les librairies, la plupart des vitrines présentent une quantité de livres de recherche spirituelle, de connexion avec le transcendantal, Le Nouvel âge, le yoga, etc. En plus les Maisons de Retraites, de Rencontres sont pleines de personnes qui suivent les retraites spirituelles, des conférences sur la prière, des Rencontre avec Dieu., etc.

[3] Le P. Lebrun fait une bonne analyse pour signaler que c’est la date la plus sûre,  puis le P. Dauphin dans L’Introduction aux Oeuvres Complètes de Jean Eudes signalait que cette prière remonte à 1641, mais il n’en donne aucune preuve. L'argumentation du P. Lebrun est simple mais très évidente : alors, pourquoi seulement dans une lettre de 1643 (selon cette version du 26 octobre), c'est-à-dire, deux ans après, quand il explique à Maunoury comment il doit la prier ? Cf. Lebrun « La dévotion au Cœur de Marie », page 55.

[4] Selon le P. Boulay, qui cite le P. Martine, une lettre apparaît datée du 23 octobre 1643 où Jean Eudes écrivait au P. Maunoury pour lui signaler quand et de quelle manière il devait réciter cette prière. P. 20.

[5] Dans le CD des Oeuvres Complètes on peut facilement chercher dans le Tome 8 à la fin, l’indice des mots et trouver vite où se trouvent ces renseignements.

[6] Selon les spécialistes, il est possible que Jean Eudes ait connu ces saintes du XIIe siècle par Mme de Budos, Abbesse de Caen. Joaquín María Alonso signale dans son livre que Jean Eudes discerne très bien ces idées pour les soutenir, et d’abord il voit comment la tradition (à l’encontre des idées de Luther) signale qu’elles sont dignes de confiance. Cf. Le Cœur de Marie, en SJE Tome 1, p 182.

[7] SJE signale les phrases de sainte Mechtilde dans le tome II, p. 361-363

[8] Selon le P. Boulay, des 13 salutations de l’Ave Cor, Jean Eudes prend 10 de Sainte Mechtilde, mais il ne précise pas  lesquelles, puis on ne voit que 8. Cf. Boulay, Tome II p. 21

[9] Il faudrait signaler que le superlatif était très cher à la sainte et aussi à Jean Eudes. Mais dans notre langage on n’utilise pas le superlatif : Cœur Pur, Humble, etc

[10] Cette dernière louange (Très bienheureux) je ne suis pas sûr si qu’elle soit de Sainte Mechtilde, puisqu’elle n’apparaît pas dans ses oeuvres. Le P. Jaramillo ne la prend pas en compte quand il fait la différence. Mais je la prends comme si elle était faite par Saint Jean Eudes.

[11] Le P. Milcent explique comment s’est passé cet agréable événement qui a fait proférer à SJE cette belle salutation pour l’intégrer à l’Ave Cor (Milcent, St Jean Eudes p. 275)

[12] Cfr. Jaramillo, D. Familia Eudista 5 p. 25

[13] O.C. II p. 363-364

[14] Cfr. Boulay, Tome II pág. 22

[15] Une étude minutieuse de ce verbe et la légitimité de l’expression se trouve dans le Chapitre XVIII du Livre du P. Ange Le Doré. Les Sacrés Cœurs et le Vénérable Jean Eudes. P. 391ss.

[16] O.C. VIII p. 491

[17] Boulay, D. Tome II  p. 21

[18] O.C.VIII, p. 492 Le souligné et le gras ne sont pas d’origine.

[19] Cf. Lebrun, p. 58

[20] Boulay, p. 23-24

[21] Lors d’une étude sur l’Ave Cor, le P. Pierre Drouin, cjm, a réalisé des méditations de cette prière à partir de la Bible, analysant le sens biblique de chaque phrase.

 

Source: www.buonpastoreint.org/media/ave_cor_trad_de_lesp..doc


 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


06/04/2016
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