LA VIERGE MARIE T\'AIME

A la découverte de Saint Jean Eudes

Saint Jean-Eudes

 
 
 

Saint JEAN EUDES, 1601 - 1680

 

   Sur le règne de Jésus et de son Cœur en nous, le Père Dehon reproduit soigneusement ce passage très dense : « La vie chrétienne est une continuation de la vie et des actions de Jésus Christ. C’est pour cela qu’il vit en nous et qu’il nous a donné le Saint-Esprit, qui est son Cœur divin. Notre cœur est uni au Cœur de Jésus comme le rameau est uni au cep. La sève du Cœur de Jésus, c’est l’Esprit Saint, l’Esprit de grâce et d’amour. Ainsi vivant et présent en notre âme par la grâce, le Cœur de Jésus lui est uni, comme le cœur d’un époux à son épouse ; il l’aime comme sa chère fille ; il la garde et la protège comme sa propriété ; il la vivifie comme son membre. Comme chef il la dirige ; comme principe de vie il se développe en elle ; comme pasteur il la nourrit ; comme rédempteur il la purifie. C’est du fond de ce sanctuaire qu’il pardonne nos fautes et qu’il plaide notre cause auprès de son Père, qui est notre Père » (OSP 5, p. 229). Saint Jean Eudes « n’a pas oublié la réparation, mais il la laisse au second plan, il est tout absorbé par l’amour, il chante l’amour » (OSP 3, p. 623).   

 

 

   Originaire de la région de Normandie, il fait ses études secondaires dans un collège de la Compagnie de Jésus. En 1623 il devient membre de la Congrégation sacerdotale de l’Oratoire fondée par Pierre de Bérulle, où il est le compagnon de Condren. Il est ordonné prêtre en 1625. Il rejoint alors la Normandie pour se mettre au service des pestiférés, tout en prêchant de nombreuses missions paroissiales. En 1643 il quitte l’Oratoire pour fonder la Congrégation sacerdotale de Jésus et de Marie, les Eudistes, spécialement destinée à la formation du clergé dans les séminaires.

   En 1637 il fait le vœu, qu’il signe de son propre sang, de « s’offrir à Jésus en qualité d’hostie et de victime, qui doit être sacrifiée à sa gloire et à son pur amour ». Sa doctrine spirituelle, dans la mouvance de Bérulle, s’inspire aussi de saint François de Sales, de sainte Gertrude et de saint Augustin. Elle est pénétrée de l’Écriture, de saint Paul surtout.

   Il aime à contempler l’amour de Dieu qui est à l’origine de la création et surtout de la venue de Jésus afin que par son Verbe incarné Dieu soit tout en tous. Il souligne l’importance du baptême, un « contrat d’alliance », « la plus intime de toutes les alliances », le sacrement qui unit au Christ et par lui fait communier à la vie trinitaire. Sans rien ajouter au mystère du Christ, Marie sa sainte Mère, l’humble servante, est le parfait exemplaire de ce qu’est la vie en Christ, elle y contribue en exerçant une vraie maternité spirituelle sur l’ensemble du Corps mystique.

   Jean Eudes a été l’un des principaux promoteurs de la dévotion au Cœur de Jésus et au Cœur de Marie. Il unit étroitement les deux cultes, il en donne une première expression liturgique, office et messe, qui sera approuvée par plusieurs évêques en 1672. Son ouvrage, Le Cœur admirable, considère ensemble les deux dévotions. C’est par un autre livre,  La vie et le royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes (1637, édition définitive en 1670), qu’il a exercé sa plus grande influence.

   Le 25 avril 1909, à Rome, le Père Dehon est heureux de pouvoir prendre part à la « fête de béatification » de Jean Eudes : « Il est un saint du Sacré Cœur, un de nos modèles… Je lui recommande bien notre Œuvre » (NQT XXIV/1909, 74). Cf. la méditation sur le bienheureux Jean Eudes, le 20 août, OSP 4, pp. 171 - 172. Il cite la fondation du nouveau bienheureux parmi les Instituts voués au Cœur de Jésus. « Leur multiplication et leur extension… sont un signe manifeste de progrès de cette belle dévotion. Ce sont des instruments puissants pour aider au règne du Cœur de Jésus sur les âmes » (OSP 1, p. 560). C’est à Jean Eudes qu’il se réfère pour expliquer comment il faut comprendre ce « royaume de Dieu dans les âmes », et « l’union à Notre Seigneur Jésus Christ dans l’oraison » (OSP 5, pp. 59 - 64).

   On trouvera d’autres renvois, en OSP 5, pp. 167 ; 555 - 561 ; et p. 609, à propos de la messe composée par saint Jean Eudes, surtout la « séquence » dans laquelle le saint « a mis toute la théologie mystique du Sacré Cœur » (p. 610). C’est aussi avec saint Jean Eudes qu’il propose la méditation sur « l’union aux saints cœurs de Jésus et de Marie », pour le 2 mai, cf. OSP 3, pp. 508 - 510, et cf. les méditations suivantes, pp. 514, 523, 532, 535, puis la consécration au Sacré Cœur de Jésus et de Marie, p. 538. Sur le cœur de Marie, arche d’alliance et Tabernacle de l’amour divin, OSP 4, p. 117.  Sur Marie Reine et Mère de miséricorde, OSP 3, p. 670 ; sur les sept douleurs de Marie, OSP 4, p. 261. Enfin dans ses Études sur le Sacré Cœur de Jésus, le Père Dehon renvoie au « Père Eudes » comme à un témoin important dans le développement de la dévotion au Cœur de Jésus : cf. OSP 5, pp. 552, 557, 559, 609, 700…

   Sur le règne de Jésus et de son Cœur en nous, citons encore ce passage très dense que le Père Dehon reproduit soigneusement : « La vie chrétienne est une continuation de la vie et des actions de Jésus Christ. C’est pour cela qu’il vit en nous et qu’il nous a donné le Saint-Esprit, qui est son Cœur divin. Notre cœur est uni au Cœur de Jésus comme le rameau est uni au cep. La sève du Cœur de Jésus, c’est l’Esprit Saint, l’Esprit de grâce et d’amour. Ainsi vivant et présent en notre âme par la grâce, le Cœur de Jésus lui est uni, comme le cœur d’un époux à son épouse ; il l’aime comme sa chère fille ; il la garde et la protège comme sa propriété ; il la vivifie comme son membre. Comme chef il la dirige ; comme principe de vie il se développe en elle ; comme pasteur il la nourrit ; comme rédempteur il la purifie. C’est du fond de ce sanctuaire qu’il pardonne nos fautes et qu’il plaide notre cause auprès de son Père, qui est notre Père » (OSP 5, p. 229). Saint Jean Eudes « n’a pas oublié la réparation, mais il la laisse au second plan, il est tout absorbé par l’amour, il chante l’amour » (OSP 3, p. 623).   

   Pie XI canonise le bienheureux Jean Eudes en 1925. Il a été nommé « le prophète du cœur », le « cœur » signifiant ici toute l’intériorité et la capacité d’amour de la personne. « En ramenant tout au cœur, il signifie que l’amour est au principe et au terme de toute réalité ; il exprime avec une grande force la mystérieuse intériorité mutuelle qui fait un seul être de tous les membres du Corps mystique ; cœur de son Cœur total, le Cœur du Christ est le centre de l’univers et le point de jonction entre Dieu et sa création… C’est dans le feu de son amour que s’accomplit l’acte sacerdotal par excellence, le sacrifice parfait de l’univers » (P. Milcent, en DSp., tome VIII, col. 499).

  Sur saint Jean Eudes, cf. le livre du même auteur : Un artisan du renouveau chrétien au XVIIème siècle. Saint Jean Eudes. Paris Cerf, 1985. Et du Père Jacques Arragain, Le Cœur du Seigneur. Études sur les écrits er l’influence de saint Jean Eudes dans sa dévotion au Cœur de Jésus. Paris, La Colombe, 1955. Ce sont les actes des travaux de la cinquième session de spiritualité eudiste sur le thème : le Cœur de Jésus selon saint Jean Eudes.

 Source: P. André Perroux SCJ

        http://scjef.org/main/index.php/publications/a-voir-absolument/3247-saint-jean-eudes.html



04/04/2016
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